J’ai livré mon opinion au journal, La Tribune Dimanche au sujet de la menace terroriste en France.
J’ai indiqué à cette occasion que les indicateurs sont globalement tous mauvais avec une hausse du nombre des saisines du parquet national antiterroriste, un rajeunissement inquiétant des mis en cause et d’un contexte international défavorable.
A l’approche des commémorations des attentas de Saint-Denis et de Paris du 13 novembre 2015, le PNAT et les services de renseignement sont plus que jamais mobilisés pour contenir une menace devenue protéiforme.
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J’ai participé à l’émission spéciale 13 novembre dans Les Informés de France Info.
J’ai analysé à cette occasion le jugement rendu par la cour d’assises spécialement composée, le 29 juin dernier.
J’ai indiqué, à cette occasion que les peines prononcées reflétaient à mon sens une juste appréciation des crimes et délit commis, par les juges professionnels et son président, Jean-Louis Périès.
Ainsi, Salah Abdeslam – principal accusé – a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible. Autrement dit, M. Abdeslam ne pourra formuler aucune demande de remise en liberté avant 30 ans. Il pourra après cette période solliciter du tribunal d’application des peines une demande de libération sans aucune garantie.
D’autres prévenus qui comparaissaient libres ont également été condamnés à des peines de prison avec sursis. Ils ne retourneront pas en détention compte tenu d’une part de la détention dont ils ont fait l’objet et du jeu des remises et d’autre part du prononcé du sursis dans leur peine. La cour spécialement composée a fait preuve d’indulgence contre ceux qui ne connaissaient pas le projet de ces terroristes condamnés à leurs côtés. Leur attitude pendant le procès et la condamnation sans ambiguïté de ces attaques aura donc joué en leur faveur.
Enfin, il parait indispensable de saluer le travail remarquable des magistrats du parquet national anti-terroriste et des enquêteurs pour la célérité et le professionnalisme avec lesquels ils ont mené cette procédure. Si le jugement a suivi en grande partie le réquisitoire c’est bien en raison de la solidité de la procédure.
Le prochain procès pour terrorisme se déroulera le 5 septembre prochain avec 8 personnes dont 3 poursuivies pour association de malfaiteurs terroriste soupçonnées d’avoir apporté un leur concours à Mohamed Lhaouaiej Bouhlel auteur de l’attentat de Nice, le 14 juillet 2016.
J’étais l’invité, il y a quelques jours, de la station Europe 1 au micro de Frédéric Taddeï pour évoquer les procès des attentats du 13 novembre et celui du cerveau des attentats du 11 septembre, Khalid Sheikh Mohammed.
J’ai analysé les différences dans la mise en œuvre de la justice judiciaire. En effet, alors qu’en France, le procès des complices et auteurs présumés des attentats du 13 novembre se déroule globalement dans de bonnes conditions devant une juridiction pour civils, aux USA, le procès devant un tribunal militaire prend une autre tournure.
Après 15 années de détention dans la prison de Guantanamo, le principal accusé et ses avocats contestent les aveux extorqués en 2006 sous la torture à travers la technique contestée dite du « waterbording » qui consiste à mettre le détenu dans une situation de noyade.
20 années après les attentats du 11 septembre, le principal détenu n’est toujours pas jugé. Son procès cumule les reports lassant les victimes et les familles de victimes. Cette situation risque de durer encore des mois voire des années.
En France, la célérité avec laquelle, la section anti-terroriste puis le parquet national anti-terroriste appuyé des services enquêteurs montrent combien notre réponse aux actes terroristes ne souffrent d’aucune improvisation.
Driss Aït Youssef