J’étais l’invité cette semaine de France Info dans l’émission « Les informés » pour évoquer le procès des attentats du 13 novembre au moment où nous commémorions le sixième anniversaire de cette triste tragédie.
Cet évènement a été marqué par des propos d’Éric Zemmour qui affirmait dans un premier temps que l’État a « préféré que des Français meurent plutôt que d’empêcher des migrants de venir en France » puis quelques heures plus tard que M. Hollande « n’a pas protégé les Français et a pris une décision absolument criminelle de laisser les frontières ouvertes ».
Ces affirmations fausses s’appuient d’une part sur le fait que les services de renseignement avaient identifié en aout 2015 Abdelhamid Abaaoud comme l’organisateur d’une cellule de terroristes qui projetait de commettre des attentats sur notre territoire.
Seulement, personne ne connaissait les cibles, la date, les terroristes et le mode opératoire. C’est la raison pour laquelle, le gouvernement avait ordonné des frappes préventives en Syrie en septembre 2015 avec pour objectif de déstabiliser cette organisation terroriste.
D’autre part, sur les dix terroristes, 8 étaient européens (français, belge et suédois). Les autres terroristes sont deux frères irakiens qui se sont fait exploser aux abords du stade de France.
Par ailleurs, s’il est vrai que des lacunes dans le traitement des demandes d’asile étaient identifiées, les deux terroristes irakiens avaient utilisé de faux passeports syriens pour entrer en Europe. M.Hollande ne disposait pas, seul de la capacité à fermer les frontières de l’espace Schengen.
Ces propos sont par conséquent faux. Pire, ils instrumentalisent des familles endeuillées et des victimes meurtries à une cause électoraliste ce qui suscite réprobation et dégout.
Driss Aït Youssef