Il paraît que le vendredi 13 porte malheur. C’est assurément vrai !!!
Plusieurs attentats ont été commis sur le sol français faisant 130 morts et environs 350 blessés. Ce sont des actes cruels, barbares qu’aucune cause ne peut justifier. Ces assassinats d’une lâcheté inégalée traduisent la négation de l’existence d’un peuple libre. Ils ont été revendiqués par l’organisation terroriste Daesch. Il serait la conséquence de l’implication de la France dans les conflits Syriens et Irakiens. La France participe pourtant très modestement à cette guerre en ciblant des camps d’entrainement et des points stratégiques de l’organisation terroriste.
Cette implication de la France dans le conflit visait essentiellement à ralentir la progression de l’État islamique notamment dans la zone kurde irakienne. Cette organisation terroriste est réputée pour ne faire aucune distinction entre les individus. En effet, les femmes, les enfants et les personnes vulnérables sont sauvagement exécutés dans des conditions ignobles et lâches.
Les attentats du 13 novembre auront, hélas, confirmé cette politique d’extermination. L’heure est au recueillement dans la douleur et la détresse mais très vite il nous faudra tirer des enseignements sur les plans intérieur et extérieur.
S’agissant des enseignements extérieurs, l’implication de la France dans la région doit nous interroger. En effet et comme développé lors d’un récent propos sur les attentats de janvier 2015, notre politique étrangère notamment contre le régime d’Assad a été contre-productive. Comment peut-on raisonnablement livrer des armes à des groupes se revendiquant d’un islam modéré pour combattre Bachar El Assad. Y a-t-il plus modéré que le président Syrien ? Sans qu’il soit nécessaire de davantage développer ce propos, il suffit d’interroger les irakiens qui affirment sans détour que la période du dictateur de Saddam Hussein était plus « sûre ». Notre politique étrangère a opéré un basculement pour s’attaquer au véritable ennemi de notre civilisation c’est à dire l’EI mais avec quels moyens et pour quels objectifs ? Là encore, la faiblesse de notre raisonnement politique guidé par des intérêts extérieurs ne facilite pas l’émergence d’une politique établie sur les seuls intérêts de la France. En d’autres termes, la realpolitik n’existe plus. Toutefois, un pays comme la France peut sur le fondement de son statut de puissance mondiale participer aux cotés d’autres Nations à la paix et à la stabilité dans le Monde sous réserve d’y défendre nos valeurs. Le conflit syrien n’a livré, de ce point de vue, aucune justification.
Et maintenant ? Il n’y a rien de pire que le renoncement. Face à ces actes barbares, la France doit rendre gorge par tous les moyens. Cela ne sera pas aisé compte tenu de nos moyens limités. Même, la mobilisation de nos alliés ne suffira, probablement, pas panser les plaies des millions de français touchés par ces attentats. La guerre sera longue. Elle ne peut se limiter pas à éliminer le commanditaire. En effet, qui peu imaginer, une seule seconde que pour gagner une guerre, il suffirait de tuer le général.
S’agissant, ensuite, des enseignements intérieurs, la montée en puissance des lois permettant de lutter contre le terrorisme ne produiront pas d’effets immédiats comme d’ailleurs la loi de programmation militaire. De même que les moyens qui seront mis en œuvre ne permettront pas de suivre l’ensemble des individus fichés pour leur radicalisation. Ce qui est plus frappant encore, c’est la méconnaissance des politiques de nos propres lois celles qu’ils votent d’ailleurs souvent par procuration. Cela débouche inévitablement sur des propositions farfelues par exemple l’internement général des individus fichés « S » comme si le droit français offrait une telle possibilité. C’est aussi, les propositions des Républicains voulant confier des pouvoirs de police judicaire à des agents privés ce que les juridictions administratives et le Conseil constitutionnel ont toujours censuré. Du côté du Gouvernement, le président Hollande a décrété l’état d’urgence pour trois mois et mobilisé par ailleurs près de 3 000 militaires supplémentaires. Cette mobilisation exceptionnelle trouvera rapidement ses limites du fait de l’impossibilité de maintenir durablement les effectifs policiers et militaires. Il appartient au pouvoir exécutif de préparer la France car gouverner c’est davantage prévoir que se mouvoir dans des analyses médiocres. Aussi, la construction d’une nouvelle architecture de sécurité intérieure mobilisant tous les acteurs publics comme privés est une nécessité absolue. Il faudra pour cela faire tomber des tabous et sortir des dogmes mortifères.
Pour conclure, la France est dans un état grave. Le gouvernement ne parvient pas à assurer la sécurité des français pourtant composante essentielle d’une Nation. La courbe du chômage n’amorce aucune décente risquant ainsi de désintégrer la cohésion nationale de notre Pays. En attendant, il nous faut faire France ensemble pour surmonter cette terrible épreuve et anéantir cette organisation terroristes et tous ses soutiens.
Driss Aït Youssef
drissaityoussef@yahoo.fr