J’étais l’invité, il y a quelques jours, de l’émission C dans l’air. J’ai confronté les déclarations du nouveau ministre de la Justice, Gérald Darmanin avec la réalité.
D’abord, les déclarations indiquant que les petites peines ne sont pas toujours exécutées sont contraires à la réalité. En effet, selon le ministère de la Justice, la majorité des personnes condamnées à des peines courtes vont en prison. Sur les 120 000 personnes parties en détention en 2024, 85% concernaient des peines de 6 à 12 mois d’enfermement.
Par ailleurs et selon un rapport de la Cour des comptes d’octobre 2023, les juges français ont tendance à prononcer des peines plus lourdes et plus longues.
En considérant, la volonté du ministre de la Justice comme largement fondée, il n’y a pas assez de places, d’agents et surtout de moyens financiers.
S’agissant des places de prison, les 15 000 places ne se seront pas livré d’ici la fin de quinquennat. Il y aurait moins de 7 000 places alors qu’il en faudrait environ 18 000 pour atteindre l’objectif d’un taux d’encellulement de 80%.
S’agissant ensuite des surveillants, la loi de finance 2025 prévoit la création de moins de 530 postes alors qu’il en faudrait 6 000 pour gérer les 80 000 détenus.
S’agissant enfin des crédits, l’augmentation du budget d’environ 250 millions soit 3% de hausse hors inflation ne permettra de remettre à niveau l’administration pénitentiaire, rapidement.
Le ministre souhaite obtenir des crédits supplémentaires, c’est une bonne idée, mais il ne doit pas faire l’impasse d’ouvrir le débat des peines en milieu ouvert compte tenu de l’état de délabrement de nos prisons.
https://www.france.tv/france-5/c-dans-l-air/6771721-emission-du-samedi-28-decembre-2024.html